" Je me définis comme artiste-designer.

J'aborde la sculpture comme un médium pour créer des formes faites pour évoluer dans notre espace quotidien.

J'aime repenser la place de l'objet unique et sa place dans notre intérieurs.

J'aime l'ambiguïté de la création de pièces particulières, ce qui est souvent utiles, pour amener l’Art dans le domaine du design.

Je travaille principalement le grès (céramique) mais mon approche se penche sur la rencontre et le dialogue entre les matières. "

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CORPS - Terre cuite et feuilles de palmier
Léa Bigot, Linus Samson Zauso, Godwin Musa Maizonko, Justine Chima, Ruth Mahogany

Banc circulaire de 6 mètres de diamètre activé par une performance participative
incluant danse, poésie et chant.
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Le projet CORPS, développé lors de la résidence de Léa Bigot à Lagos - dans le
cadre du programme Passages 2023 - cherche à créer un lien entre la population
de Lagos et l’artiste de passage.
L’installation est concue comme un banc circulaire autour duquel on se rassemble
pour assister à une performance visuelle et sonore. Cet objet central matérialise
la tendance naturelle à « faire corps » en un cercle, que l’on retrouve dans de
nombreuses cultures, et fait écho à un souvenir vibrant de l’enfance de l’artiste
réunionnaise : la sensation d’unité avec des spectateurs assis en cercle lors
d’une représentation de Maloya - musique traditionnelle.
Dans cette idée de lien, la pièce à été concue en collaboration entre Léa Bigot
et les artistes lagosiens Linus Samson Zauso, Godwin Musa Maizonko, Justine Chima
et Ruth Mahogany. C’est ainsi que le projet CORPS a pris la forme d’une oeuvre à
plusieurs mains tant dans la fabrication que dans la monstration.
D’abord la fabrication du banc, par Linus Samson Zauso, Godwin Musa Maizonko
et Léa Bigot, a commencé par la sculpture en argile — un processus long et
physiquement exigeant — de la préparation de la terre à la mise en volume — issue
de la pratique personnelle de Léa. Ce travail est complété par celui du tressage
de feuilles de palmier, technique transmise par les deux artistes Nigérians, un
héritage culturel lui-même reçu de leurs grand parents respectifs. Le tressage
transforme alors la sculpture en un banc circulaire de 6 mètres de diamètre.
Cette fabrication dure 38 jours au total.
Dans un second temps, la pièce devient espace d’expression pour le danseur
Justine Chima et la compositrice et poète Ruth Mahogany qui interviennent en
mouvements et en voix lors d’une performance. C’est à ce moment que le public
est invité à prendre part sur le banc et, entrainés par un mouvement collectif,
à ressentir un lien physique se créer.
Si cette installation est pensée pour questionner l’idée de communauté, c’est
dans son processus de fabrication collectif que les liens les plus forts se sont
formés. Les artistes en s’accordant sur un même rythme quotidien, fait de gestes
répétitifs, souvent physiques, et de moments de latence lors du séchage des
matériaux, de la terre ou du végétal, tissent ainsi de réelles amitiés.
Léa Bigot retrouve alors, à Lagos, un sujet qui lui tient à cœur, le lien
puissant créé par le travail collectif respectant un rythme naturel.
C’est pour cette raison que sont exposés aujourd’hui, au même niveau, la
vidéo de la performance finale ainsi que tout ce qui témoigne des liens affectifs
qui se sont créés au long des étapes de travail : les bribes de conversations,
les essais, les notes, les messages, et tout ce qui rend compte du temps passé
ensemble, dans la création.

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